Par Marie-Paule Sanfaçon, m.i.c.
Choisir le nom d’une revue, c’est lui donner sa vocation. En 1920, la Vénérable Délia Tétreault choisit d’appeler son petit bulle- tin : Le Précurseur. Quelle était son intention ? J’imagine sans peine qu’elle avait beaucoup médité sur l’agir de Jean-Baptiste, ce grand prophète, avant d’en attribuer le nom à sa revue missionnaire.
Qui était Jean-Baptiste, le Précurseur? Commençons par une petite recherche biblique pour bien le situer. Jean-Baptiste, le Précurseur était bien différent des prophètes de l’Ancien Testament. Ceux-ci annonçaient un Messie à venir et demandaient de se préparer à sa venue par la pénitence, ou encore ils dénonçaient les abus et annonçaient des catastrophes prochaines, ce qui faisait souvent dire d’eux : Prophètes de malheur. Bien différent, Jean-Baptiste, le dernier des prophètes, a été le seul à pouvoir dire en voyant Jésus : Voici l’Agneau de Dieu. Contemporain et cousin de Jésus, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, il a reconnu en Lui, l’Envoyé de Dieu.
Notre fondatrice, Délia Tétreault, ne pouvait pas donner à sa revue un plus beau titre qui de surcroit en confi mait la mission. En 1842, la Société St-Jean-Baptiste avait reconnu le saint comme patron de tous les Canadiens français et c’est le 10 mai 1908, à la demande de cette société, que le pape Pie X confirmait saint Jean-Baptiste, patron spécial des fidèles franco-canadiens auprès de Dieu1. Missionnaire dans l’âme, femme de son temps, Mère Délia souhaitait que sa revue Le Précurseur annonce Jésus-Christ à la suite du grand prophète Jean-Baptiste et rejoigne quantité de personnes. C’est la mission première de la revue et qui demeure, même après cent ans de publication.
Bonne lecture.
Par Éric Desautels
Retracer l’histoire des revues missionnaires catholiques au Québec depuis le début du XXe siècle, c’est découvrir les liens établis par la population québécoise avec des sociétés lointaines. Cette histoire prend son impulsion dans les années 1920 avec l’encyclique Maximum illud du pape Benoit XV. À l’époque, la presse catholique subit d’ailleurs une expansion considérable, passant de 18,8 % à 25,0 % de toutes les publications périodiques publiées au Québec entre 1915 et 1940.
La fondation du Précurseur se situe dans cette lignée. Au départ, la revue est publiée tous les trois mois. Le tout premier numéro donne le ton avec des articles variés : des lettres apostoliques ainsi que des nouvelles de la Propagation de la foi, des missions en Chine et des œuvres actives au Canada. Seulement entre 1920 et 1923, le tirage de la revue passe de 200 à 28 000 exemplaires, avant de grimper à 70 000 copies en 1926. Ces chiffres cachent mal l’intérêt fulgurant que suscite la revue.
Plus qu’un organe de nouvelles pour informer les bienfaiteurs, Le Précurseur représente un lieu où cultiver les vocations. On espère susciter la flamme apostolique chez les lectrices. Sillonnant les routes, les sœurs du Précurseur annoncent la revue au prône du dimanche et consacrent une part considérable de leur énergie à assurer sa vente et sa diffusion. Leurs efforts sont récompensés par de nombreux dons du public et par l’accroissement du nombre d’abonnés dans l’entre-deux-guerres. Ces succès cachent des problèmes profonds qui s’aggravent à partir de l’après-guerre. En 1952, la rédactrice du Précurseur prévient ses lecteurs des motifs ayant mené à un changement de format, évoquant la lutte opiniâtre et toujours grandissante...
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